UNE HISTOIRE DE MEMOIRE
MISE EN LIGNE PAR DIDIER

FUMAY (Ardennes) CHAUNY (Aisne) Voilà qui devrait laisser un goût amer aux Nexans de l'Aisne et des Ardennes. Leur groupe a annoncé ce week-end avoir remporté un contrat de 100 millions pour câbler un parc éolien.
DANS moins d'une semaine, le sort des 220 salariés de Nexans Chauny sera scellé. Les grilles de l'entreprise se fermeront définitivement sur une histoire longue des plusieurs décennies. Cette fermeture ne cache pourtant pas la réalité d'un groupe industriel qui poursuit ses activités par ailleurs et visiblement le Père Noël n'a pas frappé à la bonne porte. À Fumay, le plan social n'en aura qu'un goût plus amer (lire par ailleurs)
Ce week-end Nexans France a annoncé avoir remporté un contrat de 100 millions d'euros pour fournir des câbles électriques sous-marins à un parc éolien en mer de London-Array en Grande-Bretagne. Quatre câbles de 53 et 54 km relieront les éoliennes situées dans l'estuaire de la Tamise au réseau électrique Anglais. Depuis 4 ans, Nexans a multiplié par trois sa part de marché sur le segment éolien. Et à côté des 4,77 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe en 2008, il y a les salariés Chaunois. Eux, qui au final ont récupéré une prime de 50.000 euros à laquelle s'ajoutent d'autres compensations.
« Mal au ventre »
« J'apprends la nouvelle de ce contrat qui de toute façon n'aurait pas eu d'influence sur la fermeture du site car nous ne faisions pas dans l'éolien. Ca fait quand même mal au ventre de voir une telle somme alors que nous, nous négocions des fonds de bouteilles. C'est peut-être ça qui fait le plus mal, savoir que l'entreprise à de l'argent mais que pour une question d'image elle ne veut pas aller trop en dépenser pour les licenciements. Nous nous rendons bien compte que nous ne sommes qu'un grain de sable », commentait hier en fin de journée
Christophe Stevens, le délégué CGT Nexans Chauny.
Avec cette annonce, l'amertume sera d'autant plus grande que pendant longtemps, Chauny a été la première coulée de cuivre en Europe et la deuxième du monde. La fermeture reste pourtant acquise. Le Noël 2009 des Nexans restera gravé comme celui où les salariés ont été un peu oubliés. D'autres diront effectivement qu'ils sont plus chanceux que ceux qui restaient sur le carreau ces derniers mois en ne bénéficiant pas d'indemnités aussi importantes. À côté de ça, un groupe mondial brasse des millions et met des hommes et des femmes à la porte. Car le travail perdu à notamment à Chauny ne va pas revenir de sitôt. Et le site de 12 hectares, à quoi est-il voué ?
Les salariés espèrent simplement (ou rêvent) que sous le sapin leurs dirigeants les chaussettes bien garnies auront une pensée pour eux qui regarderont des chaussons quasiment vides au pied de la cheminée.
Car si c'est un vent charriant des euros à la pelle qui fait tourner les éoliennes britanniques, c'est toujours celui de la colère qui souffle dans les rues Chaunoises.
Samuel
PARGNEAUX
Source L'UNION
Spécialisé dans le câblage pour les réseaux informatiques, géophysiques (recherche de nappes pétrolières), de téléphonie privée et ADSL (secteur qui souffre le plus), le site Nexans de Fumay, dans les Ardennes, n'a hélas pas beaucoup à gagner dans l'affaire.
Pendant que le groupe aux 4,77 milliards de chiffre d'affaires multiplie ses parts de marché dans le secteur éolien, les 258 salariés du site fumacien voient s'achever un plan social qui doit entraîner la suppression de 52 postes.
Ce paradoxe a le don d'agacer Eugénio Pirronitto, le responsable CGT de Nexans à Fumay, que nous avons pu joindre hier soir..
« Je savais que des tractations étaient en cours, mais j'ignorais que le marché était conclu. Vous me l'apprenez. Cela va en totale contradiction avec le plan actuellement en cours en France et particulièrement à Fumay. »
« Le groupe doit revoir sa copie »
« Comment peut-on dire d'un côté : On signe un contrat à 100 millions d'euros, et, de l'autre, fermer des postes chez nous ? », poursuit-il.
Concernant d'éventuels effets positifs que le nouveau marché pourrait avoir sur Fumay, Eugénio Pirronitto est dans l'expectative. « Cela aura certainement des retombées en terme d'emplois sur un site comme Bohain (Aisne), qui est spécialisé dans l'éolien. Mais pour Fumay, je l'ignore… »
« On peut cependant imaginer, espère-t-il, que ce marché entraînera une augmentation de la production de câbles de commandes, ce qui pourrait avoir des retombées positives chez nous. »
En attendant, le délégué syndical veut surtout croire que cet important marché va améliorer le plan social en cours. « J'estime qu'après avoir signé ce contrat, le groupe doit revoir sa copie concernant les licenciements à Fumay. Ce sera l'objet de notre intervention à l'occasion du dernier CCE de l'année, le 17 décembre à Clichy. »
Celui-ci portera sur le dernier volet du plan social. Pour s'y préparer, une réunion du CE a lieu aujourd'hui lundi sur le site de Fumay.
Guillaume LÉVY
Source : L'UNION
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