26/09/2009 L 'UNION
Mobilisation autour de Nexans la manifestation Vendredi 25 Septembre 2009
Les excuses d'Intermarché
Devant les 500 manifestants, plus les promeneurs du marché du vendredi, David Quillet l'a annoncé : « Des gars de chez nous ont voulu distribuer des tracts, appelant à la solidarité, et le magasin Intermarché Chauny les a mis dehors.
C'est inadmissible, nous ne laisserons pas tomber et nous rendrons bientôt visite à ce monsieur - pacifiquement - mais pour lui montrer que nous sommes là ». Voilà une histoire qui pourrait ternir la réputation, jusque-là sans faille, du supermarché, situé sur la zone de l'Univers, au nord de la ville.
Contacté hier après-midi, le directeur Pierre Glineur s'est expliqué, en insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un énorme malentendu. Il n'a pas hésité à reconnaître une erreur, tout en présentant ses excuses aux salariés de Nexans. « Le magasin dispose d'agents de sécurité qui ont des consignes d'ordre général et qui leur demandent de ne laisser personne distribuer des tracts sur le parking du magasin. Dans le cas présent, la situation est bien différente. Vu les circonstances, nous sommes solidaires des salariés. Si j'avais été averti de cette distribution, bien sûr que j'aurais accepté, compte tenu du contexte que connaît notre ville actuellement. C'est très regrettable, réagir de cette façon ne fait pas parti de notre état d'esprit.
D'ailleurs, régulièrement nous participons à la vie locale, nous sommes même partie prenante au sein de l'association des commerçants. Il y a eu une erreur, je m'en excuse et si les Nexans réitèrent une action, ils pourront compter sur notre appui. »
En fait, le directeur n'a pas été mis au courant tout de suite. Ce n'est qu'après cet épisode fâcheux, qu'il l'a su. Ce mea culpa devrait tout de même apaiser la rancœur des employés de Nexans envers l'enseigne, tout en leur apprenant que la prochaine fois, il suffira de prévenir pour voir les portes s'ouvrir.
S.P.
Article paru le : 26 septembre 2009
qu'un début...
Au son des bidons, tout au long du cortège, l'Etat en a pris pour son grade.
C'était une répétition avant l'heure. Voire un triste signe prémonitoire. Après quelques années d'abstinence, l'union locale CGT avait ressorti ce printemps les banderoles pour défendre le pouvoir d'achat et l'emploi.
La crise n'avait pas encore véritablement contaminé la ville, si ce n'est de manière stérile, via les informations télévisées. Les plus naïfs se mettaient même le doigt dans l'œil jusqu'à l'omoplate en pensant que les gros nuages toxiques allaient, comme pour Tchernobyl, s'arrêter aux portes de la région.
Comme il fallait s'y attendre, Chauny a fini par être rattrapée par la réalité économique. Même si pour Nexans, son double tour de clés dans la serrure n'est lié qu'à une « surproduction » et au choix de ses dirigeants, les dégâts humains, économiques et sociaux sont les mêmes, au final.
Conseil d'administration prestigieux
Tant et si bien que l'avenir ne présente pas un visage très joyeux.
Déjà qu'en défilant dans les rues du centre, certains commerces n'avaient pas besoin de baisser le rideau et de fermer la lumière. C'était fait depuis belle lurette.
Alors que de vilaines rumeurs annoncent des heures sombres, en fin d'année, chez Dow Chemical (ex-Rohm et Haas avec 340 salariés), le maire, Marcel Lalonde, croit en une bonne étoile et répète qu'il en a vu d'autres. C'est vrai ! C'était les trente glorieuses. Puis, on s'est mis à vivre sur nos acquis industriels et chimiques. Mais à force de voir le boulot se barrer ou disparaître, il reste quoi maintenant derrière ? Pas grand-chose. Si, une zone industrielle Innovalis qui drague dans l'ombre les entreprises mais qui peine à conclure. Ou encore les plans de revitalisation qui vont vite fleurir. Très beaux sur le papier mais concrètement suivis de peu d'effets !
Le rouleau compresseur de la finance, lui, accomplit son sale boulot sur les terres chaunoises, sans se poser de question. Car pendant ce temps-là, le Fonds stratégique d'investissement (FSI), détenu par l'État et la caisse des dépôts et consignation (CDC) s'engraisse sur le dos des salariés (notre édition de jeudi). L'univers des gros sous et des gros cigares étant décidément très petit, l'un des membres du comité de groupe de la CDC siège justement au conseil d'administration... de Nexans, où l'on croise aussi Nicolas de Tavernost, patron de M6 et des footeux des Girondins de Bordeaux !
Un FSI d'ailleurs pas content, mais alors pas content du tout, après nos révélations, sur son investissement de 56 millions chez Nexans. Jugeant nos méthodes « malhonnêtes » (NDLR : consultation du site Internet du FSI et appel téléphonique auprès de son chargé des relations presse) et l'angle « partisan » de notre enquête, son directeur de la communication n'avait, en somme, rien à redire sur nos informations. Si ce n'est là l'occasion de se soulager et confesser qu'il était embarrassé pour justifier de tout ce pataquès auprès du préfet. Et vous savez quoi : il entend se défausser sur notre pomme (ben voyons !)
En cherchant bien, salariés, FSI, et membres du conseil d'administration de Nexans ont néanmoins un point commun : tous ont les jetons. Mais chacun à leur manière. Car ceux des admini
strateurs, affublés du qualificatif « de présence », ont une saveur (sucrée) et une valeur (sonnante et trébuchante)...
Ludovic BARBAROSSA
Les excuses d'Intermarché
Devant les 500 manifestants, plus les promeneurs du marché du vendredi, David Quillet l'a annoncé : « Des gars de chez nous ont voulu distribuer des tracts, appelant à la solidarité, et le magasin Intermarché Chauny les a mis dehors.
C'est inadmissible, nous ne laisserons pas tomber et nous rendrons bientôt visite à ce monsieur - pacifiquement - mais pour lui montrer que nous sommes là ». Voilà une histoire qui pourrait ternir la réputation, jusque-là sans faille, du supermarché, situé sur la zone de l'Univers, au nord de la ville.
Contacté hier après-midi, le directeur Pierre Glineur s'est expliqué, en insistant sur le fait qu'il s'agissait d'un énorme malentendu. Il n'a pas hésité à reconnaître une erreur, tout en présentant ses excuses aux salariés de Nexans. « Le magasin dispose d'agents de sécurité qui ont des consignes d'ordre général et qui leur demandent de ne laisser personne distribuer des tracts sur le parking du magasin. Dans le cas présent, la situation est bien différente. Vu les circonstances, nous sommes solidaires des salariés. Si j'avais été averti de cette distribution, bien sûr que j'aurais accepté, compte tenu du contexte que connaît notre ville actuellement. C'est très regrettable, réagir de cette façon ne fait pas parti de notre état d'esprit.
D'ailleurs, régulièrement nous participons à la vie locale, nous sommes même partie prenante au sein de l'association des commerçants. Il y a eu une erreur, je m'en excuse et si les Nexans réitèrent une action, ils pourront compter sur notre appui. »
En fait, le directeur n'a pas été mis au courant tout de suite. Ce n'est qu'après cet épisode fâcheux, qu'il l'a su. Ce mea culpa devrait tout de même apaiser la rancœur des employés de Nexans envers l'enseigne, tout en leur apprenant que la prochaine fois, il suffira de prévenir pour voir les portes s'ouvrir.
S.P.
Article paru le : 26 septembre 2009
qu'un début...
Au son des bidons, tout au long du cortège, l'Etat en a pris pour son grade.
C'était une répétition avant l'heure. Voire un triste signe prémonitoire. Après quelques années d'abstinence, l'union locale CGT avait ressorti ce printemps les banderoles pour défendre le pouvoir d'achat et l'emploi.
La crise n'avait pas encore véritablement contaminé la ville, si ce n'est de manière stérile, via les informations télévisées. Les plus naïfs se mettaient même le doigt dans l'œil jusqu'à l'omoplate en pensant que les gros nuages toxiques allaient, comme pour Tchernobyl, s'arrêter aux portes de la région.
Comme il fallait s'y attendre, Chauny a fini par être rattrapée par la réalité économique. Même si pour Nexans, son double tour de clés dans la serrure n'est lié qu'à une « surproduction » et au choix de ses dirigeants, les dégâts humains, économiques et sociaux sont les mêmes, au final.
Conseil d'administration prestigieux
Tant et si bien que l'avenir ne présente pas un visage très joyeux.
Déjà qu'en défilant dans les rues du centre, certains commerces n'avaient pas besoin de baisser le rideau et de fermer la lumière. C'était fait depuis belle lurette.
Alors que de vilaines rumeurs annoncent des heures sombres, en fin d'année, chez Dow Chemical (ex-Rohm et Haas avec 340 salariés), le maire, Marcel Lalonde, croit en une bonne étoile et répète qu'il en a vu d'autres. C'est vrai ! C'était les trente glorieuses. Puis, on s'est mis à vivre sur nos acquis industriels et chimiques. Mais à force de voir le boulot se barrer ou disparaître, il reste quoi maintenant derrière ? Pas grand-chose. Si, une zone industrielle Innovalis qui drague dans l'ombre les entreprises mais qui peine à conclure. Ou encore les plans de revitalisation qui vont vite fleurir. Très beaux sur le papier mais concrètement suivis de peu d'effets !
Le rouleau compresseur de la finance, lui, accomplit son sale boulot sur les terres chaunoises, sans se poser de question. Car pendant ce temps-là, le Fonds stratégique d'investissement (FSI), détenu par l'État et la caisse des dépôts et consignation (CDC) s'engraisse sur le dos des salariés (notre édition de jeudi). L'univers des gros sous et des gros cigares étant décidément très petit, l'un des membres du comité de groupe de la CDC siège justement au conseil d'administration... de Nexans, où l'on croise aussi Nicolas de Tavernost, patron de M6 et des footeux des Girondins de Bordeaux !
Un FSI d'ailleurs pas content, mais alors pas content du tout, après nos révélations, sur son investissement de 56 millions chez Nexans. Jugeant nos méthodes « malhonnêtes » (NDLR : consultation du site Internet du FSI et appel téléphonique auprès de son chargé des relations presse) et l'angle « partisan » de notre enquête, son directeur de la communication n'avait, en somme, rien à redire sur nos informations. Si ce n'est là l'occasion de se soulager et confesser qu'il était embarrassé pour justifier de tout ce pataquès auprès du préfet. Et vous savez quoi : il entend se défausser sur notre pomme (ben voyons !)
En cherchant bien, salariés, FSI, et membres du conseil d'administration de Nexans ont néanmoins un point commun : tous ont les jetons. Mais chacun à leur manière. Car ceux des admini
strateurs, affublés du qualificatif « de présence », ont une saveur (sucrée) et une valeur (sonnante et trébuchante)...
Ludovic BARBAROSSA
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