14-18NEXANSJOURNAL

Jeudi 16 Septembre 2010
CHAUNY Un blog pour ne pas oublier Nexans

Ghislain Alliaume et Didier Mahu mettent régulièrement des photos sur ce blog ouvert il y a près d'un an.

Il y a un an, les deux usines fermaient et 220 salariés étaient licenciés. Aujourd'hui, un site Internet en perpétue la mémoire avant le rassemblement anniversaire, vendredi à 11 heures devant la mairie.

Dès que la page d'accueil s'affiche, le visiteur est mis dans l'ambiance. Un sous-titre du blog est explicite : « Le journal de la vie et de la mort d'un outil de travail à Chauny ».

Ce site regroupant photos et vidéos, montre ce qui se déroule encore à l'intérieur des sites Nexans Wires, la tréfilerie de cuivre, et Nexans Copper France, l'ancienne coulée de cuivre, qui ont fermé leurs portes le 17 septembre 2009. « Il y a eu un avant, un pendant, et un après », explique Ghislain Alliaume, qui alimente le site.

Didier Mahu, présent pendant vingt-six ans chez Nexans Wires, est à l'origine de ce blog. « Nous avons reçu un héritage que nous ne pourrons pas donner à nos enfants », regrette-t-il. Ce site a été créé en novembre 2009, peu après la création d'une première page de soutien aux 220 salariés des deux usines qui est presque tombée dans l'oubli.

« De l'espoir jusqu'à la dernière minute »
Mais les deux ouvriers font tout pour que ce journal de bord vive. Avant la fermeture, Didier Mahut avait commencé à faire des photos de ses collègues et de l'outil de travail. Pendant, il a photographié les actions des salariés.

Aujourd'hui, le site comporte 91 pages avec près de 450 clichés, et les deux collègues continuent à le faire connaître sur la toile. « Je le fais tourner en boucle sur Facebook », affirme Ghislain Alliaume.

Un an après la fermeture, les deux anciens ouvriers veulent montrer les dernières bribes de vie dans l'usine. Didier Mahut est en portage salarial et travaille au démontage des machines.

« Les gens ont été intéressés par cela », lance-t-il. Pour eux deux, c'est une aberration par rapport à ce qui s'est passé juste avant la fermeture des deux sites. « Il y avait de l'espoir. Jusqu'à la dernière minute, ils nous ont fait repeindre des machines et là, elles partent à la benne. »

Chaque jour, l'un en voit partir vers la Tunisie, l'Allemagne, la Grèce, le Portugal ou l'Angleterre, pendant que l'autre met les photos en ligne sur le blog. « Ce sera la mémoire pour l'avenir », note Didier Mahut, le cœur serré.

Ils veulent tout de même croire, au futur. « Quand les portes seront fermées, nous montrerons les reconversions réussies. »

https://14-18nexansjournal.blog4ever.com/blog/index-363615.html