ARTICLE DE JOURNAUX
CHAUNY (Aisne). Aujourd'hui, les Nexans vont jouer leur va-tout face à leur direction lors d'une rencontre à Laon. Une der des ders où les machines et les tonnes de cuivre sont dans la balance.
POUR une sortie de conflit en toute sérénité, il vaudrait mieux que les négociations prévues aujourd'hui entre la direction de Nexans France et les délégués du personnel des sites chaunois se passent correctement.
Derrière les murs de la direction départementale du travail, huit Nexans seront face à Norbert Bluthè, PDG, au DRH pour la France, au patron de la métallurgie pour le groupe et à l'équipe de direction chaunoise. L'objectif est de discuter le temps qu'il faut pour que chaque camp puisse sortir « vainqueur ».
Les salariés auront à cœur de défendre une rallonge financière et des acquis sociaux en plus, comme l'accompagnement de ceux qui sont à quelques mois de la retraite et qu'il faudrait aider jusqu'à la quille… De l'autre côté, les dirigeants souhaitent récupérer un site en bon état, tout du moins avec des machines opérationnelles. « Nous avons des arguments à faire valoir pour Chauny mais ce n'est pas que financier. Il faut que nos anciens soient accompagnés et qu'une jonction soit opérée avec le pôle emploi. C'est notre dernière réunion, il n'y en aura plus après. C'est soit ça passe, soit ça crame… », annonçait hier le délégué CGT David Quillet. Et pour que la direction comprenne bien la détermination des
ouvriers, la journée d'hier a été consacrée au démontage de certaines machines et à leur installation aux portes de l'usine sur des palettes. Un choix hautement stratégique où la marge de manœuvre d'un côté comme de l'autre sera serrée.
Moyen de pression
Visiblement dès l'entrée en réunion, les salariés Chaunois dont la plupart seront sur le site de Chauny, établiront un contact quasi en direct avec la délégation Laonnoise. Le moindre désaccord dans la ville préfecture et ce seront les machines chaunoises qui flamberont. Jusqu'à maintenant, les Nexans n'avaient pas mis de telles menaces à exécution, ne souhaitant pas attiser la colère. Cette fois, ils sont prêts et ils usent du moyen de pression qu'ils ont en leur possession.
La direction compte, elle, récupérer le site et le remettre en état en « gommant » les quelques tags ici et là. Un point qui fera aussi l'objet de négociations puisque cette « rénovation » devra se faire avec le concours de salariés volontaires « qui seront sauvés » de l'avis des syndicats. Sans dire que c'est la plus importante réunion depuis trois mois, elle est cruciale pour l'avenir. Un désaccord mettrait le feu aux poudres, et cette fois, c'est peut-être la direction qui a le plus à
perdre.
Samuel PARGNEAUX Mise es ligne
DIDIER
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